La Société d’Histoire et d’Epistémologie des Sciences de la Vie est heureuse de vous annoncer la tenue de ses XIXe journées annuelles. Elles auront lieu du mercredi 29 au vendredi 31 mai 2022 à l’Université de Tours, sous le thème « Expérimenter sur l'animal pour comprendre et soigner les humains ».

Ce congrès est organisé en collaboration avec le projet ANR BioPsychAnimEx dirigé par Antonine Nicoglou.

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Argumentaire

Depuis l’Antiquité, il est fait mention dans de nombreux textes savants de l’examen par l’homme des animaux non humains. Aristote, par exemple, est souvent considéré comme un des pères de la biologie du fait de ses nombreux ouvrages qui portent sur les animaux et dans lesquels il rend compte de ses observations externes et aussi souvent internes de ces corps vivants ou sacrifiés. Il faudra attendre le développement de la méthode expérimentale à la fin du 19ème siècle et les expériences de laboratoire menées par Claude Bernard pour que la pratique d’expérimenter de manière systématique sur les animaux s’installe dans le paysage scientifique.

Si le bien-fondé éthique et moral d’une telle expérimentation réalisée sur les animaux a tout de suite été interrogé, les enjeux épistémologiques et théoriques font semble-t-il l’objet d’une attention moins soutenue. Ainsi l’expérimentation animale est désormais devenue centrale dans la recherche préclinique et cette centralité est parfois contestée en raison de l’absence de résultat (elle ne permettrait pas la découverte de nouveaux médicaments) ou en raison de la souffrance que cela causerait aux animaux. Mais pourquoi l’animal non-humain serait-il un bon modèle, un analogue utile ou valide pour penser connaître les processus biologiques humains ? En quoi cette expérimentation serait-elle le seul, le meilleur moyen de comprendre et soigner les pathologies proprement humaines ? En quoi, enfin, l’expérimentation sur l’animal non humain diffèrerait-elle de l’expérimentation sur l’homme dans son appréhension théorique et conceptuelle ? Il s’agit là de quelques questions épistémologiques qui méritent d’être examinées à nouveaux frais.

Ce colloque ne se veut pas simplement un colloque de spécialistes en histoire et philosophie de la médecine, il veut poser la question de l’expérimentation réalisée sur l’animal non humain sous l’angle de l’épistémologie et de l’histoire des sciences de la vie.

Outre les interventions liées à la thématique du congrès, nous vous invitons aussi à soumettre des interventions varia, dans lesquels les chercheurs.es en épistémologie et en histoires des sciences du vivant peuvent présenter leurs travaux actuels.

La date limite de soumission est le 2 octobre 2023. Les propositions de communications de 3000 à 5000 signes maximum (espaces compris) comprendront titre, nom des auteur·e·s, statut, discipline, institutions de rattachement, résumé. Les communications proposées devront durer 20 minutes. Le congrès sera principalement francophone, mais il sera possible d’y communiquer en anglais. Ces communications pourront faire l'objet d'une publication dans le Bulletin d'histoire et d'épistémologie des sciences de la vie.

Nous nous réjouissons à l’avance de vous retrouver nombreux.ses ! 

L’équipe d’organisation : Antonine Nicoglou, Caroline Angleraux, Cristiana Oghină-Pavie, Claire Grino, Thomas Bonnin

Le comité scientifique : Caroline Angleraux, Mathieu Arminjon, Thomas Bonnin, Céline Chérici, Steeves Demazeux, Jean-Claude Dupont, Denis Forest, Claire Grino, Philippe Huneman, Antonine Nicoglou, Cristiana Oghină-Pavie, Stéphane Tirard